Lecteur exportable et principe de vérification

2010/12/14 § 1 commentaire

On parle beaucoup ces derniers temps de la lecture dans les navigateurs et de la stratégie d’Amazon de dissémination de son catalogue. Or, pour y inciter, il faut bien des arguments.

Stratégie de dissémination d’Amazon

Chez Amazon, ils passent par la gratification : les auteurs/blogueurs/éditeurs, s’ils insèrent un extrait de livre et que l’internaute achète, auront une petite commission au passage.

Comme le blogueur connaît bien ses lecteurs, le ciblage marketing est potentiellement efficace. Amazon charge donc ses « partenaires » de bosser pour lui et de trouver eux-mêmes une cohérence à l’intégration des extraits.

Assurer la visibilité de Gallica

La BnF, à travers sa bibliothèque numérique Gallica, utilise, bien évidemment, des arguments différents. Il s’agit de gagner en visibilité (l’accord avec Bing n’avait pas d’autres buts) en se servant de la force de diffusion des blogueurs/éditeurs/professionnels par la mise à disposition d’outils (le lecteur exportable).

L’argument principal est l’exploitation des collections de la BnF, marque suffisante dans la valorisation de son propre site internet.

Intégrer le lecteur exportable de la BnF, c’est intégrer un document souvent exceptionnel, qui participe à la qualité de l’article construit autour de lui et des recherches effectuées au préalable.

Le lecteur exportable et le problème du texte

Dans le cas des images, vignettes, manuscrits, qui ont avant tout une fonction illustrative, ça ne pose pas de problème. Ce sont en effet des documents qui sont plus destinés à être vus qu’à être lus.

Dans le cas d’un texte, par contre, le lecteur est beaucoup trop petit. Conscient des difficultés à lire, et sans doute pressée par l’annonce de Google et d’Amazon, la BnF a donc son lecteur format 800 pixels.

Mais quel que soit le format, l’internaute ne lit pas ces documents. Ce ne sont pas des textes, mais des images de texte, peu adaptables, qui se réfèrent toujours à une édition d’origine, qui en reproduit les traits et que la marque « BnF » vient authentifier.

Comparer, vérifier

Ce que permet donc le lecteur BnF, en plus d’enrichir un billet, c’est d’assurer l’authentification des objets. Si i-Kiosque.fr édite des textes de la BnF, l’éditeur doit pouvoir montrer à quoi il se réfère et permettre surtout au lecteur de s’assurer qu’il a bien le « véritable » objet à sa disposition.

C’est sans doute pourquoi, en achetant encore aujourd’hui un magazine numérisé, j’éprouve toujours le besoin d’aller m’assurer, en kiosque, lorsque je passe devant l’un d’eux, que j’ai bien acheté le « bon ».

Et c’est sans doute pourquoi l’application du Point se réfère encore au magazine papier sur l’App Store, alors qu’elle n’est plus, depuis quelques semaines, une simple version numérisée.

Lecture et document

Dans le premier cas (Amazon), c’est la lecture qui compte; dans le second (BnF-Gallica), le document. Dans le second, la valeur du texte, c’est-à-dire son édition, est posée; dans le premier, seul importe véritablement la lisibilité et sa mise à disposition.

Les deux logiques de la marque

Ainsi, la marque Amazon est clairement visible : on doit pouvoir trouver le texte rapidement. La marque de la BnF n’apparaît qu’en survolant le document : un effort de dévoilement est nécessaire qui traduit à la fois la volonté de Gallica de ne pas gêner la visualisation et de permettre aux spécialistes d’accéder à des informations plus techniques. Or, le document utilisé détermine aussi la nature de son utilisateur (le blogueur-spécialiste), de sa production (technique) et de ses observateurs (ses lecteurs, informés).

Cette dissémination des documents de la BnF se fait, par conséquent, et paradoxalement, peut-être au détriment de sa visibilité : ceux qui utilisent Gallica et son lecteur exportable sont sans doute ceux qui les connaissent déjà. Mais l’accord avec Bing, et l’activité de la BnF sur les réseaux sociaux, devraient progressivement nuancer ce constat.

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